Et si on apprenait à se connaître ?!

En allant chercher mon enfant à la maternelle, j’ai pu admirer les productions des élèves suite à leur balade en forêt : Dessiner la forêt. Etaient dessinés évidemment autant d’arbres différents qu'il y avait d’élèves. Je suis restée pensive un instant devant la pluralité qu’offrait l’exposition de ces dessins et qui devait certainement avoir une signification.

 J’ai alors effectué quelques recherches à ce sujet, pour personnellement comprendre les dessins produits par mes propres enfants. Et c’est le Test de l’arbre qui a particulièrement retenu mon attention.

  Pourquoi l’arbre ? Parce que dessiner un arbre permet, plus que tout autre dessin, de donner des indices graphiques afin de pressentir la personnalité d’un individu.

 Le Test de l’arbre permet à la base, en complément d’autres tests, de diagnostiquer des troubles de la personnalité. Par extension, il permet également de dresser le profil psychologique de l’individu. En ce qui me concerne, je l’ai trouvé intéressant pour étudier modestement le dessin de mes enfants et ainsi percevoir certaines de leurs représentations, voire même comprendre que j’avais sous les yeux l’expression de leurs sentiments les plus profonds. En effet, l’enfant qui dessine un arbre, le fait spontanément et ne se rend pas compte qu’il projette inconsciemment son Moi intérieur sur le papier. Les tracés graphiques, le choix des couleurs, la représentation spatiale de l’arbre sur la feuille, l’orientation de la feuille, ce que dit l’enfant en dessinant, etc… Tout ceci a un sens.

  J’ai donc décidé de reproduire l’expérience avec mes enfants, avec un regard loin d’être objectif, je vous l’accorde et en me mettant très certainement dans la peau d’une pédopsychiatre de bas étage…. Je me suis inspirée des travaux de Lydia Fernandez sur les méthodes, techniques et applications du Test de l’arbre.

 J’effectue ici uniquement l’analyse sommaire de la symbolique spatiale des premiers dessins et le calcul de l’indice de de Wittgenstein (détermination d'évènement marquant dans la vie de l'individu). Mais pour aller plus loin, il faudrait également étudier la sphère affective, sociale et intellectuelle (basée sur  les indicateurs de Vavassori en 2002) des enfants ainsi que leurs réponses au « questionnaire du dessin d’arbre achevé » (QDDA) proposé par Lydia Fernandez en 1997 et aux questions « Post-Test » (élaboré par José Maria Cid-Rodriguez en 1998).

LA POSITION DE L'ARBRE

Le premier dessin de Tony est exactement centré (le pliage de la feuille en 4 nous permet de fixer les limites spatiales et la position de l’arbre) : cela démontre une conscience éveillée, des traits de sensibilité mais aussi un certain égoïsme-altruisme dans son rapport avec la mère. Mais le deuxième dessin n’a pas la même position, il est plus axé à gauche : cela atteste d’une introversion dans son rapport avec lui-même.

Le premier et le deuxième dessin de Manon ont exactement la même position, axés sur la partie gauche montrant une introversion dans son rapport avec la mère et avec elle-même.

LES COULEURS

Elles sont utilisées normalement, puisque l’enfant reproduit généralement ce qu’il voit : on attend du marron pour le tronc et du vert pour le feuillage. Ce qui est intéressant d’observer ce sont les couleurs inhabituelles comme le noir (voir le dernier dessin de Manon représentant la forêt avec un branchage noir et qui mériterait sans doute qu’on s’y intéresse davantage). Notons qu’il est plus pertinent d’analyser un dessin en couleur car il est davantage révélateur de l’inconscient de l’individu.

L'INDICE DE WITTGENSTEIN

Wittgenstein (neurologue allemand) a permis de déterminer avec une précision étonnante l’âge auquel l’individu a vécu d’éventuels traumatismes ou évènements marquants. En voici deux exemples (mais il y a d’autres calculs possible) d’après la première production de Manon :

Début du nœud : 135 mm         

Taille du tronc : 180 mm         

Age de Manon : 7 ans

Calcul : 7 x (135/180) = 5 ans et 3 mois (Naissance de son deuxième frère) 

Personnellement je trouve ça passionnant, et j’invite toute personne curieuse d’apprendre sur elle-même ou sur les autres à tenter le Test de l’arbre ou à s’intéresser aux travaux menés à ce sujet. Ainsi notre regard ne sera plus le même sur les demandes parfois jugées fantaisistes et inutiles que peuvent être amené à effectuer les professionnels de la psychologie….

Cécilia. M